[Complet] 10000 gestes

C’est une sorte de symphonie chorégraphique bouillonnante et galvanisante, une proposition que Boris Charmatz a imaginée comme une « forêt chorégraphique», où aucun des 10000 gestes proposés ne sera répété. Une pluie de mouvements comme autant de moments uniques, construite intégralement sur les propositions des danseurs et danseuses, chacun·e formulant sa partition sur des thèmes donnés. Le chef de cet orchestre en mouvement, c’est bien Boris Charmatz, même s’il n’a conçu pour la pièce qu’une courte séquence, reprise par chaque danseur à des moments différents, comme un «solo fantôme qui se promène, ma contribution en termes de geste», explique le chorégraphe. Charge au public d’échapper à l’hypnose visuelle pour la repérer au milieu de cet anti-musée chorégraphique où la fugacité est poussée à son paroxysme, en même temps que pointe la mélancolie d’une beauté et d’un don immédiatement condamnés à disparaître.